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Par :
Pierre Lapointe Bénéfices : La lune de miel serait-elle terminée ? Depuis quelques années,
chaque trimestre, la saison des bénéfices s'est avérée un moment
fort pour les investisseurs. Il faut dire qu'en moyenne depuis 2002,
les entreprises ont été en mesure d’annoncer des résultats
au-delà de leurs espérances. Du côté américain, le quatrième
trimestre de 2006 aura d'ailleurs été le 14e de
suite où les profits ont dépassé d’au moins 10% leurs niveaux d’un
an plus tôt. Il s'agit là de la plus longue séquence jamais
enregistrée. Toutefois, si l'on en croit
le consensus des analystes, cette séquence de rêve est sur le point
de se terminer. Le 1er janvier dernier, la croissance des
bénéfices anticipée pour le premier trimestre s'élevait à 8.7%.
Au fil des semaines toutefois, les analystes ont révisé à la baisse
leurs estimations. On s’attend maintenant à ce que la croissance
des résultats du trimestre soit de 5.2% seulement. Même si les
résultats déclarés dépassent souvent les prévisions (de 3%
environ en moyenne), il est cette fois peu probable qu’ils
augmentent de 10% comme avant. Sur l’année 2007, les
profits devraient monter de 6.0%, leur plus lent taux de croissance
annuel depuis 2002. Malgré tout, ces attentes demeurent supérieures
à la croissance anticipée du PIB nominal en 2007 (autour de 5% selon
le plus récent consensus des économistes). Or, les dernières enquêtes
de l’ISM suggèrent une décélération plus prononcée que prévu
du rythme de croissance de l’économie américaine : en
mars, l’indice combinant les données de la fabrication et de l’activité
non manufacturière (pondérées pour refléter la composition de l’économie)
est tombé à son plus bas niveau depuis le début de l’intervention
militaire américaine en Irak au premier trimestre de 2003. Cette baisse de cadence
commence à se refléter sur les perspectives de profits. Parmi les
sociétés qui annoncent des prévisions de bénéfice, le ratio d’annonces
négatives/aux annonces positives a augmenté à 3.2 pour un, le
niveau le plus élevé depuis le troisième trimestre de 2001. Côté sectoriel, les
prévisions de hausses des bénéfices au premier trimestre que
compile Thomson ont été revues à la baisse pour neuf des dix
secteurs du S&P 500. Fait à noter, malgré les problèmes
des prêts à risque, le secteur financier est le seul dont les
perspectives de rentabilité ont été réévaluées. Ce secteur est
à l’origine de 22% de la capitalisation du S&P 500 et de
27% de ses bénéfices. Ce constat pour le marché financier donne une
autre raison de craindre un vacillement des profits. Toute propagation
des difficultés du secteur hypothécaire aurait un impact direct sur
les bénéfices de l’ensemble du marché. Du côté canadien, les
bénéfices des sociétés du S&P/TSX ont connu une croissance à
deux chiffres pendant chacune des cinq dernières années. En
général, les analystes s’attendent à ce que cela continue une
sixième année de suite en 2007, à un taux que le consensus situe à
13.1%. En ce qui concerne le premier trimestre, la croissance attendue
des bénéfices s'élève à 10.2%. En dépit des récentes
révisions à la baisse des estimations de bénéfices, les indices
boursiers n'ont pas bronché. Le S&P/TSX a d'ailleurs récemment
atteint un sommet historique. Nous sommes convaincus que les marchés
n’ont pas encore pris la pleine mesure des répercussions d’une
économie en perte de vitesse. À notre avis, nous pourrions assister
à un recul des indices lorsque les investisseurs intégreront dans
leur analyse que la forte croissance observée au cours des derniers
trimestres n'est plus que chose du passé. Pour cette raison, nous
sommes toujours à l'aise avec notre stratégie financière qui prône
la prudence. Bonne semaine.
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